L’éducation positive est un concept éducatif qui comporte certains atouts. Toutefois, il ne faut pas s’attendre à ce que cette méthode transforme vos enfants en petits anges comme par magie. Quand on entend parler de l’éducation positive, on s’imagine tout de suite la pédagogie parfaite pour éduquer ses enfants. Hors, avec cette méthode, les parents ne sont pas à l’abri de crises, de colères, et autres difficultés avec leurs enfants. Il s’agit donc de tordre le cou aux préjugés associés à l’éducation bienveillante, et de trouver le juste équilibre dans son rôle de parent. En effet, par manque de connaissances, l’éducation non violente est souvent associée à tort au laxisme et à une image de parents parfaits qui ne perdent jamais patience et sont dévoués corps et âme à leur enfant. L’autorité bienveillante ce n’est pas cela, et d’autre part aucun parent ni enfant n’est parfait. Donc en ayant une bonne compréhension de ce qu’est la parentalité positive, nul risque de se retrouver dans l’impasse. Néanmoins, comme toute pédagogie, l’éducation positive a ses limites et elle peut même devenir contre-productive quand elle est mal comprise ou devient une source de pression.
Comment ne pas se retrouver dans l’impasse avec l’éducation positive ?
L’éducation positive est une philosophie éducative qui admet le fait que l’enfant est un individu à part entière. L’enfant peut s’exprimer et expérimenter, il a le droit de se tromper, et lorsqu’il fait une erreur on utilise des méthodes pédagogiques douces pour lui permettre de réparer ou de s’améliorer.
Avec l’éducation non violente, les parents comme les enfants ont le droit à l’erreur. On ne demande à aucune des deux parties d’être parfaites. Voilà ce qu’est l’éducation bienveillante, ni plus ni moins. Malheureusement, beaucoup de personnes ont de fausses idées sur cette méthode, et cela conduit les parents à se mettre une pression incroyable. En ayant la fausse idée d’être “obligés de tout bien faire”, le concept de parentalité bienveillante peut alors devenir contre productif.
Les fausses idées sur la parentalité bienveillante
Voici ce qu’un grand nombre de personnes pense (à tort) à propos de la parentalité bienveillante.
- Je ne dois jamais m’énerver contre mon enfant ou perdre patience
Faux ! Vous avez parfaitement le droit d’être fâché contre votre enfant et de le lui faire comprendre. Vous avez aussi le droit de perdre patience, vous êtes humain après tout.
- Je dois être entièrement dévoué(e) à mon enfant et m’oublier
Non, non et non ! En tant que parent et personne à part entière, vous devez continuer à vivre et à faire des choses pour vous-même. D’ailleurs, c’est un bon exemple pour l’enfant, que de voir que son parent est épanoui et garde une certaine indépendance.
- Avec la parentalité positive on ne pose pas de limites ou de règles à l’enfant
Absolument pas ! Les parents qui adoptent une parentalité positive (non violente donc), posent des règles et des limites à leurs enfants. C’est plus dans la manière de les introduire et de les faire respecter qu’il y a une différence. On évite tout simplement de blâmer, faire usage de la force ou de ridiculiser.
Vous l’aurez maintenant compris, si vous ne vous mettez pas la pression à vouloir trop bien faire et être “parfait”, vous ne vous retrouverez pas dans l’impasse. Il est également important de ne pas idéaliser la méthode de l’éducation bienveillante. En effet, un enfant fera forcément des bêtises, des crises et des erreurs.
Les limites de l’éducation positive
- L’éducation positive n’empêche pas un enfant de faire une crise, de rencontrer certaines difficultés ou de se montrer rebelle avec ses parents
- La parentalité bienveillante peut être une véritable source de pression pour les parents et donc devenir contre productive (vouloir trop bien faire, ne pas s’autoriser à être imparfait)
- Chaque enfant à son propre caractère. Certains enfants peuvent donc essayer de profiter de l’approche parfois “trop douce” des parents
- Si mal comprise, cette méthode peut devenir culpabilisante et même difficilement applicable au quotidien
Quels que soient les choix éducatifs, il est donc bon de se rappeler que tous les parents ont la même envie : faire de leur mieux pour éduquer leurs enfants. Il faut absolument arrêter de culpabiliser et de se mettre une pression supplémentaire à celle qui est déjà mise sur les épaules des parents aujourd’hui dans notre société.
Si on devait décrire une éducation positive qui marche plutôt bien, on pourrait dire cela :
- J’écoute mon enfant, mais à la fin c’est moi qui tranche
- Je ne fais pas usage de la violence (verbale, psychologique ou physique), mais je lui demande de réparer, de réfléchir, de s’excuser
- Je le laisse expérimenter et s’exprimer, mais il me revient à moi parent de le guider, de le conseiller, de l’orienter et d’interdire si besoin.
S’autoriser à être imparfait pour éviter que la parentalité positive soit déconnectée de la réalité
Prenons l’exemple d’une mère qui élève ses trois enfants et dont le mari est souvent en déplacement. Comme toutes les mamans et papas le savent, élever ses enfants est un véritable travail. Et plus on en a, plus cela demande de l’énergie et de l’investissement.
C’est là que parfois, la parentalité bienveillante peut nier quelque peu la réalité. Une mère ou un père qui s’occupe de plusieurs enfants n’a pas toujours le temps de faire preuve de patience et de pédagogie positive. Il faut donc tout simplement s’autoriser à ne pas toujours être dans l’éducation bienveillante, mais le faire autant que possible. On serait donc plus une éducation positive décomplexée, sans culpabilité ni obligation d’être toujours au top. Un enfant a besoin d’avoir une place mais pas toute la place. Par ailleurs, un enfant a besoin de voir chez ses parents des émotions différentes également, même négatives car cela est naturel. C’est ce qui est expliqué et communiqué à l’enfant (ainsi que la manière) qui fait toute la différence.
Les risques si vous prenez l’éducation positive trop à coeur
Comme évoqué plus haut, les bienfaits de l’éducation positive sont réels. A l’inverse, ce qui est contre productif voire nocif pour les parents, c’est de vouloir à tout prix tout bien faire en permanence. Voici donc les risques de la parentalité bienveillante quand ça tourne à l’obsession.
- Vous risquez de vous épuiser psychiquement et physiquement
- Vous augmentez le risque de faire une dépression à cause de la baisse d’estime de soi et la culpabilité notamment
- Votre enfant va ressentir votre malaise et ne s’en trouvera pas mieux
- Vous pouvez même en arriver au burn out parental
Alors si vous avez besoin d’aide et d’écoute, n’attendez pas d’être au plus mal et consultez un thérapeute en ligne.