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“Mon problème va se résoudre tout seul…” Ou pas !

Constat de souffrance…

A quel moment faut il commencer à s’alerter sur une douleur que nous ressentons comme « anormale »  ? Que cette douleur soit psychique ou médicale, notre première décision est souvent d’attendre pour voir ce que cela donne en espérant que tout s’arrange. Tant que cela reste vivable pourquoi s’en inquiéter outre mesure ? Ce qui semble être une entorse à la cheville s’arrangera dans quelques jours, ce sommeil agité ces derniers temps finira bien par redevenir réparateur et nos propres difficultés devant les autres se lisseront avec un peu de patience… ou pas.

Si une douleur se ravive régulièrement, qu’elle persiste ou s’aggrave, c’est qu’elle n’est ni bénigne ni passagère. C’est le signe que quelque chose est en train de s’installer et que vous feriez bien de vous en inquiéter.

Le temps ne fait pas tout

Rappelons qu’une difficulté de nature médicale, psychologique ou relationnelle ne se règle pas toute seule parce que le temps fait son office. Si le temps efface des cicatrices, il ne le fait jamais sans un investissement du sujet à son propre rétablissement : « Aide toi et le Ciel t’aidera » comme dit le proverbe. Dans tous les cas, la première chose à faire est de poser un juste constat de votre problème avec des questions simples : qu’est ce que vous observez comme changement par rapport à votre état normal et en quoi est-ce douloureux ? Quand est ce que cela a commencé ? Où situez vous la cause et la conséquence ? Est ce que c’est récurrent ? A quel point cela affecte t’il votre bien-être ? Etc…

Tendre la main… saisir l’aide.

Si le psychologue et le psychiatre sont les spécialistes de la santé psychique, prendre un premier rendez vous avec eux peut s’avérer très difficile pour certains. Ce type de procrastination n’est pas propre à ces spécialités : les médecins sont également habitués à recevoir des patients qui ont attendu la dernière minute avant de les consulter, se retrouvant ainsi avec des évolutions parfois irrémédiables et dans tous les cas plus difficile à rétablir.

S’il est vrai que les psychologues sont moins biens remboursés que les médecins, on évite surtout de s’y confronter pour des questions d’image : la rencontre est appréhendée de longue date et repoussée dans le temps par peur de discréditer ce qu’il nous reste de forces intérieures en leur accolant une étiquette psychopathologique plus ou moins lourde à porter. Le contacter est tristement ressenti comme un échec : parvenir à retrouver un équilibre psychique tout seul aurait signifié « être normal ».

Décider de se prendre en main

Si cette peur pour votre image est la raison qui vous empêche de passer la porte du cabinet de consultation, le distanciel, qu’il soit en téléconsultation ou en texte thérapie est peut-être pour vous la meilleure solution. Attention, dans tous les cas, à ne pas repousser éternellement ce type de suivi si votre situation et votre état l’imposent. Il n’y a pas nécessairement une psychopathologie lourde derrière vos difficultés et votre situation n’est pas forcément dramatique, auquel cas peut se mettre en place ce que l’on pourrait appeler « un suivi psychothérapeutique de prudence » qui n’excède pas quatre ou cinq séances après lesquelles vous pourrez vous en sortir tout(e) seul(e) avec, au cas où, un psychologue référant.

Il y a un donc certain cheminement intérieur à parcourir avant de pouvoir contacter le psychologue, ce qui s’entend dans les premières séances où les discours des patients sont souvent denses, construits et explicatifs. D’ailleurs, cette réflexion préalable en elle-même aide parfois le sujet à retrouver un certain équilibre psychique : l’essentiel pour cela reste de ne pas exclure l’éventualité d’un suivi.

En attendant de vous lancer, commencez donc par formuler vous-mêmes votre « problème » un peu comme vous le feriez pour votre véhicule après un accident lors d’un constat à l’amiable : sans chercher à le minimiser ou à le dramatiser. Il s’agit de vous faire une idée claire sur ce qui vous a percuté pour faire ensuite le nécessaire. Vous serez moins confus dans vos démarches si elles s’imposent et plus alerte sur l’évolution de vos maux. Vous aurez moins tendance à vous confondre dans des portraits cliniques qui ne comportent que quelques points communs avec le vôtre.

En parler à des amis en qui vous avez confiance peut constituer un déclic dans votre compréhension et votre démarche. S’ils vous conseillent de consulter, ne vous inquiétez pas : renvoyer votre douleur à une autre adresse est peut-être une manière de reconnaître les limites de leurs possibles, surtout s’ils se pensent impliqués dans l’histoire.

Cette auto-analyse préalable a ses limites pour les problématiques d’ordre psychologique car d’une manière générale, faute de recul, on est rarement le meilleur des juges vis à vis de nous-mêmes. Ce type de mal-être a toujours des causes multiples dont les ramifications dépassent notre stricte sphère d’influence personnelle et quotidienne : les suivre nous ramène dans le passé et nous confronte à d’autres souffrances qui ne sont pas forcément les nôtres à la base : celle de notre famille, de notre entourage, de notre lieu de travail ou de notre époque.

A chercher à être son propre psycho-thérapeute on risque vite de se perdre en remontant seul des épreuves qui se télescopent les unes les autres pour nous apparaître dans la plus grande confusion : tout se mélange et rien ne s’arrange. L’avis d’un professionnel de la santé psychique peut alors s’imposer pour dénouer les différents aspects du problème et dégager le diagnostic qui corresponde à votre état.

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